Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
TRIBUNE – Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.
Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.
J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale: Les Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.
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«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.
Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait : « J’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement. » Tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre
Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major…
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le 28/05/2022 à 09:47
Merci Mr Gaino pour cet article.
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Michel Gaume
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le 25/05/2022 à 14:01
Maria Gentile, sans aucune prétention,
entre guillemets, d’un bout à l’autre :
„Basta, basta ya, punt uit, period, punto finale, salut en de kost, va s’ti far arrandgi“ -
anonyme
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le 25/05/2022 à 10:04
Encore un, dont on va découvrir au fil du temps, qu’il avait des intérêts avec la Russie….
alain4509